« Alors, même si l'on peut discuter de savoir si c'est Strasbourg, Metz ou que sais-je encore, ce qui est certain, et c'est là-dessus que je voulais axer mon propos concernant ce contrat triennal, c'est que Strasbourg est, jusqu'à preuve du contraire, capitale européenne. Mais surtout, c'est la capitale de l'Alsace.
Et puisqu'on a un débat actuellement sur l'Alsace, le Grand Est, il me semble que l'identité de l'Alsace n'a pas disparu. Elle a existé d'ailleurs avant que la région Grand-Est existe, elle a existé avant qu'on mette en place la régionalisation, elle existera après. Et c'est vrai qu'en regardant le rapport, je rebondis sur ce que disait à l'instant Gérard Schann (NB : élu régional du groupe Les Écologiste), si l'on considère que Strasbourg est un symbole important pour l'Alsace, il eût été je crois important pour la CEA que de soutenir cette initiative au niveau de l'ambition qu'elle souhaite elle-même développer.
Puisque on parle du retour à l'Alsace et que la CEA veut absolument montrer tout l'intérêt et peut-être le désintérêt de la région Grand Est pour l'Alsace. En regardant de près les montants qui sont effectivement amenés, puisque la région participe à hauteur de 35 millions, soit une
augmentation de 145 %, la CEA de 22,4 millions, soit une augmentation de 60 %, on constate même une baisse du financement de la CEA sur le volet rayonnement puisque là on passe de 8,7 millions à 4,6 millions. Et vraiment, je trouve que c'est un comble puisque c'est bien la région qui s'engage pour le rayonnement de l'Alsace et non pas la CEA, comme elle prétend le dire depuis quelque temps déjà.
Il me semble qu'au-delà de la démagogie qui est développée par quelques-uns, il y a le pragmatisme. Si cette région a un intérêt, on peut en diverger, c'est que je trouve que sa taille et les moyens qui devraient y être alloués, qui ne sont sans doute pas à la hauteur de l'enjeu, devraient permettre de vraies politiques de développement territorial. Un peu comme le disait tout à l'heure Éric Quénard, et là on est véritablement dans le concret.
Moi, ce qui m'inquiète, c'est qu'il y a d'un côté des concitoyens qui habitent dans ces territoires qui ont besoin qu'on les soutienne, et qu'il y a de l'autre côté des élus, des responsables politiques, qui font de plus en plus de la démagogie, qui essaient d'opposer les uns aux autres. Et que, je le dis ici, je goûte très, très mal ce qui a été annoncé comme un rassemblement je crois au Mont Sainte-Odile qui est un des symboles. On pourrait aussi ressortir la guerre des Rustauds tant qu'à faire, entre mosellans et alsaciens, s'il le fallait. Mais je trouve que ce n'est, là encore, pas au niveau de l'enjeu actuellement. Et ça me rappelle des paroles qui ont été tenues, il y a quelques années encore, où effectivement les autonomistes, les nationalistes, eh bien sont autant de diviseurs.
Moi, j'appelle à ce que l'on puisse travailler de concert dans le respect des compétences qui sont affectées aux collectivités, aux unes et aux autres, et que, effectivement, on puisse le faire dans le respect de la démocratie et de ce que les électeurs ont eux-mêmes décidé.
Merci.
[...]
Alors je suis en total désaccord avec ce que vient de dire Christophe Choserot (NB : élu régional, Président du groupe Centristes et Territoires).
Oui, on peut parfois ne pas être d'accord. Pourquoi est-ce qu'on parle de ce positionnement, de la place que la CEA a dans ce contrat triennal ? C'est parce qu'il y a d'un côté un débat qui nous occupe depuis longtemps, trop longtemps à mon goût déjà, qui est de savoir si oui ou non, parce que c'est le postulat qui est posé à la base, si oui ou non, je le dis comme ça, comme ça tout le monde comprendra très bien, la région Grand Est appauvrit l'Alsace financièrement.
C'est ça, un petit peu, le débat. Puisque c'est sur cette base-là, entre autres, que la CEA veut une reconfiguration administrative de cette région. Et donc, simplement, on ne peut pas avoir un double discours. Je ne critique pas les positionnements, les décisions qui ont été prises par la CEA, par son assemblée.
Je n'ai pas de problème avec ça. Mais quand on dit que d'un côté il y a absolument la volonté que de renforcer la région Alsace, et donc intuitivement sa capitale, on ne peut effectivement pas être en deçà des engagements de la région, par exemple, puisqu'on prétend d'un autre côté qu'elle n'a pas les moyens suffisants. Premier élément. Et de ce point de vue-là, je suis désolé de le dire à notre collègue Jean-Louis Masson (NB : élu régional du groupe Rassemblement National et apparentés), il s'agit des habitants, des concitoyens de la région ou des Alsaciens proprement dits. Il ne s'agit pas de faire de la politique politicienne en disant, simplement parce que vous n'êtes pas en accord, en quelque sorte, on vous tape dessus et on vous réduit les financements. Je crois que ce n'est pas comme ça que l'on doit travailler, et surtout pas pour Strasbourg, parce qu'on sait que cette ville-là, la capitale européenne, a besoin d'un soutien qui soit un soutien énorme.
Deuxième élément. Je rejoins ce que disait tout à l'heure la Présidente Valérie Debord : c'est une question d'identité. Mais si c'est une question d'identité, qu'on me montre en quoi cette identité, depuis que la région Grand Est existe, a été atteinte. En quoi, je ne sais pas le touriste, le visiteur ne va pas en Alsace ? L'identité alsacienne est maintenue. Elle n'a absolument pas été atteinte de ce point de vue-là.
Donc, c'est quoi le projet politique que de dire « on revient à une reconfiguration territoriale » ? Il n'y a pas de projet politique, au fond. C'est qu'une question qui est une question politicienne, pour renforcer le pouvoir de quelques-uns. Mais il n'y a pas d'identité et donc, il n'y a pas de projet.
Je suis désolé et je crois que de ce point de vue-là ça n'honore pas, en tout cas encore une fois je le dis, ceux qui sont engagés au quotidien au service des Alsaciens, des Alsaciennes et des habitants du Grand Est. »