« Oui, Monsieur le Président, chers collègues,
à l’occasion de cette Commission permanente, je voudrais dire le malaise qui est qui est le mien et des élus de notre groupe suite à l’annonce qui a été faite en Assemblée générale du groupe Stellantis, il y a 3 jours, de la rémunération qui a été votée à l’attention de Carlos Tavarès, je le rappelle de 36,5 millions d’euros.
Alors pourquoi je le dis à cette occasion ? Parce que nous avons eu à plusieurs reprises des votes et notamment le dernier le 18 novembre 2022, pour soutenir notamment la transformation de l’entreprise Stellantis présente dans certains départements, notamment le département mosellan, et je rappelle que la justification de cette rémunération, au-delà du salaire de 2 millions d’euros, c’est un bonus de performance de 11,4 millions, un bonus en action de 13 millions et enfin une prime exceptionnelle de 10 millions qui est liée à la transformation du groupe. Et je rappelle qu’à l’époque, nous avions accordé une aide pour le lancement en Moselle de la production de moteurs électriques et de boîtes de vitesse de 7,5 millions d’euros.
Donc je crois que de ce point de vue-là, on doit aussi s’interroger sur les garanties qui peuvent être données que, bien sûr, cela concerne la transformation d’un outil de production et je crois que l’industrie automobile dans le Grand Est à sa place et qu’elle est et qu’elle a son importance, qu’elle doit être soutenue, mais j’avoue que de voir que parallèlement face aux résultats du groupe, voir le dirigeant avoir une telle rémunération, je trouve que c’est choquant et que j’imagine que pour les salariés du groupe Stellantis, notamment ceux qui sont chez nous en région Grand Est, ça ne semble pas de ce point de vue-là exemplaire.
[...]
Alors, je pense que tout le monde a bien compris quel était le positionnement que je défendais. Il ne faut pas me faire dire des choses que je n’ai pas dites. Je reconnais, comment dirais-je, la prise de parole de Jean-Louis Masson qui dit deux choses en même temps, qui sont d’ailleurs totalement antinomiques.
La première, vous dites cher collègue, qu’il faut être aux côtés des salariés. Est-ce que j’ai dit le contraire ? Personne. Et d’ailleurs je rappelle que quand il y a eu le vote en CP au mois de novembre 2022, tout notre hémicycle a voté pour cette aide à l’entreprise. Donc que l’on aide, je le dis aussi à François Grosdidier, que l’on trouve des moyens pour permettre le maintien de cette entreprise, de ces entreprises en Moselle, personne n’est contre. Je crois que c’est pas du tout là le sujet. On a voté les 7,5 millions d’euros.
Je crois qu’encore une fois, l’industrie automobile est en train de faire face à une mutation qui est très importante, à une transition qui est extrêmement importante. On sait qu’il y a des emplois peut-être moins importants à la clé et bien sûr ce que l’on défend et vous imaginez bien que notre groupe a rencontré aussi les organisations syndicales à plusieurs reprises et qui nous ont fait part de leurs inquiétudes. Ce n’est pas le sujet.
Il y a un sujet qui est un sujet, excusez-moi de vous le dire, éthique. On ne peut pas dire qu’on donne 7,5 millions d’euros et que le dirigeant eh bien se gausse des résultats de l’entreprise suite aux choix qui ont été faits avec la puissance publique et dire qu’au vu des résultats, je m’accorde sur ces résultats une prime de 10 millions d’euros, écoutez si là vous ne voyez pas qu’il a un problème quelque part, moi je vous dis.
Alors, je ne dis pas qu’on peut peser, évidemment qu’on n’est pas au Conseil d’administration de Stellantis pour peser sur le sujet, mais je pense qu’il y a aussi une part publique importante de la part des élus que nous sommes pour dire que ce n’est pas acceptable que quand une entreprise bénéficie du fonds public, derrière, eh bien le dirigeant se gausse de ces résultats auxquels nous avons contribué pour s’accorder une telle rémunération. »